Pensar es pensar contra alguien—dice Gustavo Bueno. Me ha traído a la mente también esa frase de Ramiro de Maeztu, Ser es defenderse. Y lo que me ha traído a las dos es este pasaje de Alain recogido en Matière à contredire, de Étienne Klein:
Penser, c'est dire non. Remarquez que le signe du oui est d'un homme qui s'endort; au contraire, le réveil secoue la tête et dit "non". Non à quoi? Au monde, au tyran, au prêcheur? Ce n'est que l'apparence. En tous ces cas-là, c'est à elle-même que la pensée dit non. Elle rompt l'heureux acquiescement. Elle se sépare d'elle-même. Elle combat contre elle-même. Il n'y a pas au monde d'autre combat. Ce qui fait que le monde me trompe par ses perspectives, ses brouillards, ses chocs détournés, c'est que je consens, c'est que je ne cherche pas autre chose. Et ce qui fait que le tyran est maître de moi, c'est que je respecte au lieu d'examiner. Même une doctrine vraie, elle tombe au faux para cette somnolence. C'est par croire que les hommes sont esclaves. Réfléchir, c'est nier ce que l'on croit. Qui croit ne sais même plus ce qu'il croit. Qui se contente de sa pensée ne pense plus rien.
(Alain, Propos sur la religion, LXI)
Con lo cual pensar a fondo es pensar lo que no se había pensado, vale decir, pensar lo que no se pensaba. O pensar contra uno, un poco como decía La Boétie, pero en este caso contra uno mismo. O, por volver a Maeztu, pensar podría muy bien ser defenderse de uno mismo.
Aclarando que uno mismo no es uno mismo, que tenemos a los demás dentro—contenemos multitudes de nosotros y de muchos otros. No se puede estar de acuerdo con toda esta gente.
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