Le statut moral des animaux hybrides (Savoirs ENS)
jeudi 12 octobre 2017
Descriptif
Conférence donnée par Catherine et Raphaël Larrère dans le
cadre des Jeudis de l'HPS, organisés par le département de philosophie.
Cet exposé se propose, d’interroger le statut moral d’animaux issus des biotechnologies à partir d’une étude des processus techniques à l’œuvre dans leur venue au monde. Il s’agit de transgénèse, de ce qu’il est convenu d’appeler «réécriture de génomes» (utilisation de CRISPR - Cas9 pour effectuer des mutations ciblées), et du clonage des mammifères. Si l’on examine ces manipulations, on se rend compte qu’elles relèvent d’un pilotage, plus ou moins maîtrisé, de processus naturels et non d’une fabrication à partir d’un design. Le dispositif expérimental révèle ainsi des possibles naturels, par l’émergence de propriétés que l’évolution n’avait pas sélectionnées. Résultats d’une intention humaine (plus exactement de celle d’un réseau technoscientifique) les animaux qui en sont issus, pour artificiels qu’ils soient, ne cessent pas pour autant d’être naturels. Ce sont des êtres vivants et, qui plus est, des êtres dotés de sensibilité et d’un univers mental plus ou moins riche. En ce sens ils relèvent d’une éthique du respect. Mais, dans la mesure où ils n’existent que par le truchement d’une intention et d’une intervention humaine, ceux qui les ont réalisés sont responsables de leur sort et de leur comportement une fois introduits dans la communauté des vivants. D’où l’affirmation que, vis-à-vis de ces vivants artificiels, nous n’avons pas moins mais plus de devoirs. Cette argumentation est illustrée par deux exemples : le débat dans une Unité de l’INRA autour du sort à réserver à Lucifer (un taureau transgénique et cloné particulièrement agressif), et l’utilisation du forçage génétique pour éliminer les vecteurs du paludisme.
Thèmes :
Philosophie
, Biologie
Cet exposé se propose, d’interroger le statut moral d’animaux issus des biotechnologies à partir d’une étude des processus techniques à l’œuvre dans leur venue au monde. Il s’agit de transgénèse, de ce qu’il est convenu d’appeler «réécriture de génomes» (utilisation de CRISPR - Cas9 pour effectuer des mutations ciblées), et du clonage des mammifères. Si l’on examine ces manipulations, on se rend compte qu’elles relèvent d’un pilotage, plus ou moins maîtrisé, de processus naturels et non d’une fabrication à partir d’un design. Le dispositif expérimental révèle ainsi des possibles naturels, par l’émergence de propriétés que l’évolution n’avait pas sélectionnées. Résultats d’une intention humaine (plus exactement de celle d’un réseau technoscientifique) les animaux qui en sont issus, pour artificiels qu’ils soient, ne cessent pas pour autant d’être naturels. Ce sont des êtres vivants et, qui plus est, des êtres dotés de sensibilité et d’un univers mental plus ou moins riche. En ce sens ils relèvent d’une éthique du respect. Mais, dans la mesure où ils n’existent que par le truchement d’une intention et d’une intervention humaine, ceux qui les ont réalisés sont responsables de leur sort et de leur comportement une fois introduits dans la communauté des vivants. D’où l’affirmation que, vis-à-vis de ces vivants artificiels, nous n’avons pas moins mais plus de devoirs. Cette argumentation est illustrée par deux exemples : le débat dans une Unité de l’INRA autour du sort à réserver à Lucifer (un taureau transgénique et cloné particulièrement agressif), et l’utilisation du forçage génétique pour éliminer les vecteurs du paludisme.
Catégories: Les jeudis de l’HPS
Mot-clés : Biologie, maladie, biotechnologie, éthique, génétique, bioéthique, espèce, animal, pathologie, responsabilité, hybridité, génome, manipulation, CRISPR-Cas 9, modification génétique, clonage, forçage génétique
Annexes
Téléchargements : - Télécharger l'audio (mp3)
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